Google+ Fables d'Aeschaton: octobre 2013

10/02/2013

Fable qui se mord une patte

Depuis que le future est 'now'
le rattrapage se cherche de la thune

Pour arrondir sa fin du monde
l'apocalypse est pas pour les cheap

Faut de la défonce pour endurer ça
leur God shave America off the map


À la comète de Belleville, une triplette
qui arrivera de partout on sait pas quand


Depuis leurs instruments de mesure
des milliers d'années d'avance sur nos cavernes

Depuis le désert des ordinateurs ils échouent
cul par dessus tête le bec cloué

À vouloir tout espionner comme si
cela changera quelque chose au final?

 
C'est toujours partout pareil
exactement la même chanson


Des jours ça rentre fort leur programme
pour qu’un lendemain en sorte à tort

Des fois ça nous plie en quatre
mais souvent il se mord une patte

Nous sommes inatteignables
dans nos montgolfières d'or la nuit

Quand replié comme fœtus nous dormons
pendant que l'autre bord se tord l’anus

Qu’espèrent-ils le diable en plusse
exit secret Défonce et autres minus


Ils s'entretueront dans une rage parano
quand ils réaliseront que je baise leur meuf


Dans leur dos je tirerai d'abord et surtout
je ne suis pas de la race du loup

Cri de culasse avant détonation
qui claque mon manque de vocation: Bang!

Un de moins sur ma liste de ménage
pas même de la viande à faire un otage



Son sourire de fiel serrant ses dents
petit démon pépère des quatre vents

Un ‘follow spot’ qui le déstanilise
dans le noir de la déraison, et vlan

À tracer des lignes rouges du sang gicle
autour de tout ce qui bouge son nez

Éclate contre du carrelage qui lâche
je sens que je le surprend avec 


Ma forme particulièrement bizarre de torture
tel un animal qui devance la charge

Avant de lui arracher une à une pour l'effet
les dents du gros changement suivi des cris

Depuis que le future ‘is’ maintenant ou jamais
le rattrapage se creuse un trou entre les dunes

Au long désert de la pénitence nous sommes promis
malheureusement pour lui j'ai reçu le premier l’avis

Fable du Treizième étage

Yvon Tremblay prend l’ascenseur
Jusqu’au treizième étage
Puis bloque la porte avec un extincteur


Yvon Tremblay arrive dans le hall
Calme et non disposé à négocier
Il sort le 9 millimètres de sous sa chemise


En quête de victimes à mettre à sac
Yvon Tremblay frappe au 1301
La porte avec un décalque d’arc-en-ciel


Un doigt appuyé sur l’oeilleton
En activant la culasse du Glock
Il murmure diaboliquement:


“On verra bien qui se moquera de moi
Maintenant qu’un oeil vaut bien une dent
Je crois que la rétribution est juste


Une manière naturelle d’équilibrer
L’ombre avec de la lumière
Dans cette belle tour de verre


Je vais vous la règler votre affaire
Je ne croise que des morts vivants
À qui maintenant le beau trophée


Pour le massacre le mieux ficelé
De ce côté-ci du Mississipi”
Yvon Tremblay attend qu’on ouvre


Avant de vider le premier chargeur
Tout en traversant le luxueux salon
Une femme un homme un petit garçon


S’en vont rencontrer leur créateur
Pendant qu’Yvon Tremblay se ressaisi
C’est alors que l'alarme du building retentit


“Je crois que la vie mérite d’être vécu
Avant de se trouver en cellule pendu”
Ses pas laissent des pistes rouges


De retour dans le couloir, il hurle
“Plus personne ne bouge”
Et dans sa tête la voix étrange retentit


Puis du canon du flingue le feu crache
Sa mort expéditive à un couple sans âge
Qui de toutes leurs forces s’enfuit


L’homme d’abord en deux se plie
De très près sa douce le suit
De tous les coins les cris retentissent


Et Yvon imbu de haine s’en chrisse
Tel un dragon maniant bien le jargon
Il décime une vieille dame à la peau lisse


Qui par curiosité a le malheur
D’ouvrir sa porte pour mieux jauger
D’ou proviennent le bruit assorti aux cris


Yvon Tremblay se met à hurler
“Faites vous en pas ça sera pas long
Je vais tous vous recrêper le chignon”


Dans sa folie ordinaire il rit comme deux
Soldats torturés au bord des aveux
Yvon Tremblay recharge l’automatique


Et bang bang bang la belle Sophie périt
Deux balles dans le ventre une dans le cou
Son regard flotte au-dessus des trous


Puis sur la moquette ou le sang jaillit
Déjà d’en bas des sirènes se pressent
Il se penche au-dessus du corps flétri


Et lui souffle un baiser d’adieu
Avant de lui refermer les yeux
“Voyez-vous qu’être malade n’aura pas suffit


À me garder attaché sur un lit”
Il marche dans les morceaux de cerveau
Vers la porte suivante: à qui le gros lot


De nulle part apparaît un homme
Mal habillé se croyant brave mais sot
Yvon lui redessine le portrait


D’un coup de crosse en plein visage
Comme dans les films il est d’usage
Ramasse le pauvre type, enfin un otage


Un bras autour du col cravaté
Le traîne vers la fenêtre comme un pantin
Puis pour l’effet lui tire dans une main


Yvon Tremblay rit bleu de rage
À l’idée même de son prochain ouvrage
Il plaque le type braillant contre la fenêtre



Le sommant d’ouvrir sinon
“Je te ferai exploser la tête, osti que t’es bête!”
Incapable de retenir ses sanglots


Le gars s’exécute sans souffler un mot
Yvon Tremblay voit bien la scène
Le ruban jaune que des flics tendent


Autour des voitures stationnées en bas
On lui ordonne de se rendre dans un porte-voix
Pendant qu’il termine sa besogne


En éliminant son prisonnier
Pour aussitôt le défenestrer
Quel choc en bas parmi les badauds


Qui doivent le prendre pour un salaud
Yvon grimpe alors sur le seuil

Seul au monde et si puissant

Le corps tendu mais vacillant
Yvon Tremblay a tout compris
Ce qu’il lui restait a saisir


Et de la mort et de la vie
Et de la mort et de la vie...

Si à cette chanson
Il existait une morale
Ce serait de ne jamais sortir


En ces temps incertains
Sans votre gilet pare-balle!

Seul au monde et si puissant
Le corps tendu mais vacillant
Yvon Tremblay a tout compris


Ce qu’il lui restait a saisir
Et de la mort et de la vie
Et de la mort et de la vie...